Keywords

2.1

«Banro a estimé qu’il fallait construire une usine et ils m’ont chassé avec mes enfants.»

Zilahirwa Chakirwa (témoin, Bukavu) est prêtre dans la communauté de Cinjira. Cette communauté a dû être déplacée suite à l'installation de la société minière canadienne BANRO sur le site de Twangiza .

2.2

«Mettre une population dans une situation où ils n’ont plus accès à l’eau potable, aux soins de santé et à la nourriture, c’est déjà une manière de l’exterminer.»

Peter Mugisho Matabishi (témoin et expert, Bukavu) est un activiste de Luhwindja. Il a amené le cas de Twangiza de BANRO  devant l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Il considère la concession de Kinshasa comme une spoliation des terres des habitants de la région.

2.3

«C’était une manipulation machiavélique.»

Serge Lammens (témoin, Berlin) était le directeur administratif de Sominki, une société minière belge, rachetée par BANRO en 1966. Il a dénoncé les pratiques de BANRO, qui a licencié tous les 6000 employés locaux quelques mois seulement après le rachat.

2.4

«Le code minier aujourd’hui en vigueur en RDC est tout simplement une traduction en français de la version rédigée par la Banque Mondiale.»

Vital Kamerhe (témoin et expert, Bukavu / Berlin) est un homme politique, membre de l'opposition et candidat aux élections présidentielles. Il est considéré comme l'un des plus vifs détracteurs du gouvernement de Joseph Kabila, dont il a été le conseiller politique.

2.5

«Banro profite d’une exemption totale pour la totalité de la durée de son projet minier.»

Raf Custers (expert, Berlin) est un historien et journaliste belge. Dans son livre « Chasseur de matières premières », il met en lumière l'histoire de la société minière canadienne BANRO dans le Sud-Kivu et le rôle de la Banque mondiale dans la révision des contrats miniers après la deuxième Guerre du Congo.

3.1

«Quand le gouvernement a bloqué l’exploitation des minerais pour lutter contre les groupes armés, nous sommes restés au chômage.»

Stéphane Ikandi (témoin, Bukavu) représente les mineurs artisanaux de la mine de Bisié et se bat pour la reconnaissance des droits des petits propriétaires. Il a découvert la mine et a créé la coopérative COCABI. En 2011, il a dû céder son puits.

3.2

«Les habitants de Walikale ne bénéficient pas des richesses des matières premières.»

Témoin B (témoin, Bukavu) est un ancien soldat membre du groupe rebelle Sheka qui contrôlait la mine de Bisié.

3.3

«La loi congolaise précise que les artisanaux et les industriels ne peuvent pas travailler sur les même concessions.»

Nadine Lusi (témoin, Bukavu) est chargée du développement et des relations publiques pour la société canadienne Alphamin Ressources Corporation, qui s'occupe de la mine de Bisié.

3.4

«Je suis d’accord avec les communautés qui s’insurgent contre la loi.»

Fidel Bafilemba (témoin et expert, Bukavu) est le responsable régional d’Enough Project. Il surveille l'application du Dodd-Frank Act dans l'est du Congo et est un moteur due retrait des milices de la région du commerce des minerais. Ses détracteurs considèrent que son organisation défend exclusivement les intérêts des investisseurs américains.

3.6

«L’Est du Congo était pendant les guerres un eldorado pour des acteurs locaux et internationaux.»

Christoph Vogel (témoin et expert, Berlin) en tant que doctorant en géographie politique à l'université de Zurich et membre du groupe de recherche sur le Congo à la New York University, il étudie l’interaction entre les régulations transnationales et l'extraction locale du secteur minier dans l'est du Congo.

3.7

«Mon téléphone portable est produit en Chine. Si vous ne privilégiez pas la transparence sur ce genre d’équipements importés, vous ne saurez jamais s’ils sont faits à partir de minéraux des conflits.»

Judith Sargentini (expert, Berlin) est une politicienne néerlandaise, membre du parti GroenLinks. En tant que députée au Parlement européen, elle a milité pour une législation européenne plus stricte afin d'interdire le commerce de minerais provenant de zones de conflits, qui ne repose pas sur la bonne volontée et l'autocertification des importateurs

4.1

«La MONUSCO a failli à son mandat et n’a pas joué son rôle.»

Témoin J (témoin, Bukavu) est un survivant du massacre de Mutarule

4.2

«Le gouvernement n'a pas essayé de stopper ces conflits.»

Christine Kapalata (témoin, Bukavu) a émis un avis sur la responsabilité de l'ONU trois jours seulement après le massacre de Mutarule. Elle était alors en charge des affaires politiques de la MONUSCO à Bukavu et en contact avec les leaders politiques des différentes communautés ethniques.

4.3

«Il y a eu quelques dysfonctionnements au niveau des instructions données par les hiérarchies militaires.»

Jean-Julien Miruho (témoin, Bukavu) est le ministre de l'intérieur de la région du Sud-Kivu. Il a été le premier politicien congolais à se rendre à Mutarule. Il rejette toute accusation d'implication du gouvernement dans le massacre. Pour lui, il s'agit d'une regrettable querelle.

4.4

«Mutarule n’est pas le premier cas montrant l’incapacité, la passivité ou même l’impuissance de la mission des Nations Unies.»

Luc Henkinbrant (témoin et expert, Bukavu) a été jusqu'en 2011 responsable du bureau régional de la MONUSCO à Bukavu. Il est aujourd'hui professeur à l’université de Bukavu et supervise plusieurs projets de recherche sur le manque de poursuites judiciaires dans cette région.

4.5

«Les Nations Unies ne sont pas plus fortes ou plus puissantes que ce que les états membres lui permettent de l’être.»

Linda Polman (témoin, Berlin) est journaliste et auteure et l'une des plus fervente détractrice des organisations humanitaires et des missions de maintien de la paix de l'ONU (MONUSCO). Elle critique les conséquences négatives de l'aide superficielle des ONG, qui empêcheraient tout changement politique.

5.2

«Le mal Congolais il n’est pas dans l’Etat, le mal est dans les hommes.»

Marcellin Cishambo Ruhoya (témoin et expert, Bukavu) était conseiller politique du président Joseph Kabila. En 2006, il a été nommé gouverneur de la province du Sud-Kivu.