Audiences / Le Cas Bisié
En 2002, des mineurs artisanaux découvrent sur une colline située près de la ville de Walikale (province du Nord-Kivu) une incidence élevée de cassitérite. La région étant occupée par de nombreux groupes armés, une troupe de l’armée congolaise est stationnée à Bisié pour sécuriser la mine et s’octroie une grande partie des profits. Quatre ans plus tard, l’entreprise MPC obtient du gouvernement de Kinshasa une licence d’exploitation pour la mine. Un conflit ouvert éclate avec les mineurs. Les multinationales sont-elles immunisées de toutes poursuites pour leur violation des droits de l’Homme parce que leur implication en Afrique est indispensable à la politique énergétique européenne?
Alors que les sanctions contre les « minéraux des conflits » touchent surtout les mineurs congolais, les multinationales, elles, ne sont pratiquement jamais inquiétées pour leur violation des droits de l’Homme. Face à la forte croissance de la demande en matières premières dans les pays occidentaux, la politique de régulation de l’UE en Afrique centrale semble surtout garantir la consommation future. La politique énergétique « propre » des pays développés se confronte à une délocalisation néo-colonialiste du secteur primaire « sale », accompagnée par de violentes expropriations. L’extraction industrielle de matières premières à Bisié contribue-t-elle à la sécurisation et au développement économique de la région ou est-elle seulement bénéfique à quelques entreprises minières étrangères?
représente les mineurs artisanaux de la mine de Bisié et se bat pour la reconnaissance des droits des petits propriétaires. Il a découvert la mine et a créé la coopérative COCABI. En 2011, il a dû céder son puits.
est un ancien soldat membre du groupe rebelle Sheka qui contrôlait la mine de Bisié.
est chargée du développement et des relations publiques pour la société canadienne Alphamin Ressources Corporation, qui s'occupe de la mine de Bisié.
est le responsable régional d’Enough Project. Il surveille l'application du Dodd-Frank Act dans l'est du Congo et est un moteur due retrait des milices de la région du commerce des minerais. Ses détracteurs considèrent que son organisation défend exclusivement les intérêts des investisseurs américains.
est le secrétaire général du Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR) à Berlin, spécialisé dans les cas de violation des droits de l'homme sur un sol étranger par des multinationales.
en tant que doctorant en géographie politique à l'université de Zurich et membre du groupe de recherche sur le Congo à la New York University, il étudie l’interaction entre les régulations transnationales et l'extraction locale du secteur minier dans l'est du Congo.
est une politicienne néerlandaise, membre du parti GroenLinks. En tant que députée au Parlement européen, elle a milité pour une législation européenne plus stricte afin d'interdire le commerce de minerais provenant de zones de conflits, qui ne repose pas sur la bonne volontée et l'autocertification des importateurs
est psychologue social, cofondateur et directeur de la fondation d'utilité publique Futurzwei. Il est aussi professeur honoraire à l'Université de Flensburg et auteur de plusieurs livres, dont « Les guerres du climat ».